jeudi 4 juillet 2019

Edito Juillet 2019



EDITO



« Le monde moderne avilit. Il avilit la cité ; il avilit l’homme. Il avilit l’amour ; il avilit la femme. Il avilit la race ; il avilit l’enfant. Il avilit la nation ; il avilit la famille. Il avilit même, il a réussi à avilir ce qu’il y a peut-être de plus difficile à avilir au monde : il avilit la mort. » (1)


                                                                                                
Et pourtant : voir la Beauté !

L’été nous fait découvrir ou revoir des petits coins très marquants et qui nous ont nourris de par leur particularité et leur beauté.
L’été fait que beaucoup se précipitent sur le sable et dans les campings et la nature et que l’on se dépouille des vêtements devenus trop chauds ; nous présentons alors au soleil notre peau, qui prend la couleur adéquate
!
Oui, si nous avons un tant soit peu la capacité de voir la Beauté de la nature sous le soleil, nous pouvons aussi exprimer par des moments de joie et de quiétude, ce que nous ressentons. Et comme nous faisons partie de la création, nous pouvons aussi admirer la beauté des corps, qui savent s’adapter si l’on se respecte, à tous les environnements dans lesquels nous évoluons ;
Le Respect des corps commence par celui du sien. Chacun doit faire attention à ne pas donner trop à voir tout en ne pouvant éviter de se montrer ; et si nous ne faisons pas attention, nous tombons alors dans les excès que nous connaissons que trop : Regards déplacés, moqueries et insultes ; jugements et jalousies.
L’une des racines de ces maux se trouve dans ce qu’il convient d’appeler la pornographie ! Il s’agit d’un véritable fléau pour la jeunesse actuelle. Dénoncé par la Secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, (Septembre 2018) de nombreux éducateurs et écrivains se font aussi les défenseurs de cette jeunesse qui est privée du regard sain sur le monde et les vivants : « La pornographie nous atteint dans notre désir infini d’aimer, en nous privant du patient apprentissage de l’amour, » écrit Martin Steffens, agrégé de Philosophie, spécialiste de Simone Weil. (2) ;
Ce lent apprentissage nous place dans le sillon du respect du temps, de l’autre et de soi. C’est ce que Jésus est venu nous apprendre pour notre passage sur la terre ; lorsqu’il parlait de la pureté du regard que l’on doit poser sur l’autre, sur la femme, l’enfant ; Cet enseignement a été relayé par les Apôtres et St Jacques, en particulier dans sa lettre où il écrit que « si quelqu’un ne commet pas d’écart quand il parle, c’est un homme parfait, capable de maîtriser son corps tout entier. » (3) et c’est ce qui fait nous voir les uns les autres comme des personnes vivantes et porteuses de lumière et pas seulement comme des ressources qui peuvent me servir à tout. C’est tout le débat douloureux qui règne autour de la personne de Vincent LAMBERT, qui « coûte cher et n’apporte rien à la société… »
En ces mois d’été, travaillons donc à faire que la beauté du corps s’enracine dans la Beauté des cœurs ! Sachons voir cette vérité de foi, qui se reflète dans l’agir et l’engagement à suivre Celui qui nous aime et à qui l’ont a donné sa confiance et son âme ! Comme les « recommençants » qui redécouvrent la foi de leur enfance qu’ils avaient rejetée, et qui se trouvent remplis d’un coup du désir de répondre à Celui qui les rejoint sur le chemin de leur vie : « J’étais paumée, mais bouleversée de découvrir tout ça, exprime Nathalie Chambon, (4) Le deuxième soir, je me suis rendue à l’adoration. Et là, j’ai entendu le Seigneur me dire : ‘ Je t’aime, suis-moi ‘. »

Bel été contemplatif avec le regard de Jésus !

Père DANIEL



1- Charles Péguy, Cahiers de la Quinzaine (IX, 1, 6 octobre 1907) cité par le Cardinal SARAH in Le soir approche et déjà le jour baisse p. 185
2- Famille Chrétienne n° 2126 p.24
3- Jc 3, 2                                                   
4- cf Famille Chrétienne, n° 2139 p. 26